Depuis quelques mois, plusieurs pays africains célèbrent leur accession à la souveraineté.
Par Abas Abakar
Pour un grand nombre d’entre eux, il s’agit du cinquantenaire. Un demi-siècle d’indépendance obtenue du colonisateur, qui a tous ficelé avant son départ.
Les méfaits de la colonisation sont énormes, en dépit des gestes ça et là saluant les indépendances africaines. Pour certains, s’il y a quelques chose d’utile à tirer de la colonisation ce serait l’héritage linguistique légué.
D’autres rétorquent que c’est la langue qui est le lit de la négativité coloniale.
Malgré les insipidités causées par la colonisation, plus de 17 pays africains dont le Tchad, célèbrent avec faste les cinquante ans d’accession à l’indépendance, chose normale dira t on.
Ce qui attire l’attention reste à savoir pourquoi les Africains en général et les Tchadiens en particulier ne s’intéressent qu’aux cotés festifs des célébrations?
Mobiliser des fonds colossaux pour des infrastructures d’accueil d’un cinquantenaire, des gros budgets pour le fonctionnement de cette festivité ne se résume qu’à l’usure excessive des moyens de l’Etat qui peuvent servir plus qu’une simple célébration de régal.
Les infrastructures peuvent servir me diriez-vous, mais pour répliquer, pourquoi pas avant ?
Le cinquantenaire doit en principe être considéré comme un deuil, car le bilan de nos pays pendant 50 ans est négatif et plus que morose sur tous les plans : politiquement, économiquement, culturellement et j’en passe.
Ce cinquantenaire doit être considéré comme un point culminant de repère pour un regard rétrospectif et voir qu’est ce qui n’a pas marché et pourquoi?
C’est l’occasion indiquée de faire également, une vision alarmiste et critique pour les plans futurs et bien esquissés, puis esquiver les erreurs délibérément omises qui font que les Tchadiens soient des apatrides vis-à-vis de leur pays.
C’est une occasion de se retrouver entre Tchadiens et de disséquer les maux ayant constitué un obstacle au décollage politico-économique et social de ce pays.
Des forums et symposiums sur les maladies qui ont fait que le Tchad s’agenouille aujourd’hui doivent être organisés. Le pays de Toumaï est à la queue de toutes les échelles des bons augures, sauf à la tête de la météo des pays les plus chauds au monde.
Il est temps que les autorités avec l’aide de tous les partenaires et experts penchent sur la véritable problématique qui suffoque le Tchad.
Tous les actes posés par les Africains démontrent toujours leur amateurisme. Quelle planification pour cette fête qui est nettement de la réjouissance? Et c’est pour cette raison que le gouvernement a décidé de prolonger du 11 août pluvieux au 11 janvier ensoleillé, pour que toute la population ait sa part du carnaval.
Tous les pays Africains et le Tchad particulièrement devront se soucier de la perte financière engendrée par une organisation titanesque de la fête d’indépendance.
C’est aussi là une sortie honorable et un démenti à certaines affirmations ubuesques qui dénigrent le noir. « Ventre plein, nègre content ».